Nous avons tous des difficultés à mémoriser les informations et à nous sentir engagés à chaque instant ! Et si vous conceviez vos formations en pensant dès le départ à stimuler la mémoire et l'engagement de vos apprenants ? Vos formations pourraient être certainement encore plus efficaces.
Dans ce cours, vous allez apprendre à créer des formations qui stimulent les capacités de vos apprenants en utilisant la neuropédagogie.
Pour mettre en pratique les méthodes de neuropédagogie, vous allez travailler sur un projet créatif de formation de cuisine. J’espère que vous aimez les lasagnes ?… C’est la recette sur laquelle vous travaillerez. 🙂
Vous apprendrez à structurer le contenu de cette formation de sorte à stimuler la mémoire et l’attention des apprenants. Dans cette étape, les méthodes de neuropédagogie vous aideront à organiser les informations et les supports visuels de la formation.
Ensuite, vous apprendrez à planifier vos activités engageantes pour donner l’envie d’apprendre et pour renforcer la mémoire des apprenants. Dans cette étape, les méthodes vous aideront à préparer les activités de questionnement, les évaluations formatives, les feedbacks et les récompenses.
Mais avant de travailler sur ce projet créatif, découvrez les essentiels de la neuropédagogie : les défis pour concevoir des formations stimulantes, les capacités d’apprentissage que vous devez stimuler, et les mécanismes du cerveau que vous allez actionner.
Bienvenue dans l’ère de la neuropédagogie et des formations centrées sur les capacités des apprenants !
Méthode : Objectifs pédagogiques
À la fin de ce cours, vous serez capable de :
identifier les principes clés de la neuropédagogie qui favorisent l’apprentissage ;
structurer votre formation pour stimuler la mémoire de vos apprenants ;
organiser vos activités pédagogiques pour stimuler l’engagement de vos apprenants.
Attention :
En fait, les apprenants ont rarement bénéficié de méthodes pour apprendre. Ils sont le plus souvent livrés à eux-mêmes pour mémoriser et s’engager efficacement dans leurs apprentissages. Résultat, ils apprennent souvent de manière superficielle. Au mieux, ils utilisent quelques techniques pour s’autostimuler, mais ils les utilisent de manière intuitive et rarement optimale.
La neuropédagogie consiste à :
Adopter une approche centrée sur les capacités des apprenants ;
Utiliser les méthodes pédagogiques qui stimulent les mécanismes du cerveau pour apprendre, et qui facilitent les apprentissages.
Découvrez la neuropédagogie⚓
Faites attention à l’erreur commune
En tant que formateur-expert ou concepteur pédagogique d’un domaine ou d’une discipline, votre objectif est en général de transmettre votre expertise aux apprenants. Dans cette perspective, vous utilisez des méthodes et des outils pédagogiques pour vous aider à transmettre vos connaissances et vos compétences de la manière la plus efficace et accessible pour tous vos apprenants.
Résultat : le risque est de créer des formations essentiellement centrées sur les compétences et les connaissances à transmettre. Les contenus pédagogiques de vos formations sont en général très riches, mais les apprenants peuvent en oublier une bonne partie relativement rapidement. De même, les activités pédagogiques peuvent être agréables et attrayantes, mais les apprenants n’en tirent pas toujours profit pour ancrer durablement de nouveaux comportements.
Les premières études en psychologie cognitive ont montré que notre capacité à mémoriser du contenu est très limitée : nous pouvons oublier plus de 50 % d’un contenu pédagogique abstrait et non structuré en l’espace d'une heure.
Ce phénomène a été quantifié avec la “courbe de l’oubli”, grâce aux travaux du Hermann Ebbinghaus en 1885.
Depuis près d’un siècle et demi, les travaux en psychologie et neurosciences ont permis de dévoiler les mécanismes du cerveau pour apprendre et dégager les méthodes facilitant les apprentissages.
Attention : Créez des formations centrées sur les apprenants
Pour créer des formations centrées sur les capacités d’apprentissage, il ne suffit pas d’ajuster ou de personnaliser les contenus et les activités pédagogiques en fonction du niveau d’expertise et du profil des apprenants. Il faut créer des formations qui stimulent leurs capacités d’apprentissage.
Créez des formations centrées sur les apprenants
Concrètement, la neuropédagogie consiste à utiliser des méthodes pédagogiques qui actionnent les mécanismes d’apprentissage du cerveau, notamment ceux qui sont impliqués dans la mémoire et l’engagement, pour faciliter l’apprentissage.
Dans ce cours, vous allez apprendre à utiliser 2 répertoires des méthodes neuropédagogiques :
Les méthodes pour stimuler la mémoire en structurant votre contenu pédagogique ;
Les méthodes pour stimuler l’engagement en organisant les activités pédagogiques
Qu’est-ce qui rend une formation de cuisine mémorable et engageante ?⚓
Regardez cette vidéo de 3 minutes 30 sur la recette des lasagnes à la bolognaise.
Je vous pose ensuite quelques questions pour savoir ce que vous en pensez.
Question⚓
Avez-vous pu maintenir votre attention jusqu’à la fin ? Pouvez-vous lister les différentes étapes de la recette ?
Pensez-vous que vous en êtes en mesure de vous rappeler toutes les étapes et toutes les techniques présentées dans la vidéo pour réussir les lasagnes ?
Qu’est-ce qui vous a le plus interpellé dans la préparation de cette recette ? À votre avis, est-ce que ces éléments sont les plus importants et les plus pertinents pour réussir la recette ?
Solution⚓
Cette vidéo sur la préparation des lasagnes vous donne l’eau à la bouche, n’est-ce pas ?!... Vous êtes peut-être même motivé pour reproduire cette recette ! En tout cas, cette vidéo est très bien faite pour captiver votre attention et la maintenir pendant 3 minutes 30.
Par contre, on peut parier que vous ne serez pas en mesure de reproduire cette recette sans visionner à nouveau la vidéo au ralenti. Je vous donne un exemple : parmi les informations importantes fournies dans la vidéo, la cheffe mentionne d'ajouter un verre de vin rouge et une louche de bouillon lors d’une étape clé de la préparation. Vous en souvenez-vous ? La vidéo ne précise pas à quel point cette information, qui peut paraître un détail, est importante pour réussir les lasagnes.
Ne discréditons pas pour autant cette vidéo : il s’agit ici d’une vidéo de communication pour promouvoir la cuisine italienne. Ce n’est pas une vidéo pédagogique dont l’objectif serait de vous apprendre à faire des lasagnes de manière autonome
Rappel : En résumé
L’erreur commune est de créer des formations pour transmettre ses propres connaissances et compétences, en oubliant les besoins réels de l'apprenant. Les capacités d'apprentissage ne sont donc pas stimulées.
La neuropédagogie consiste à créer des formations centrées sur les capacités d’apprentissage, en utilisant des méthodes pédagogiques qui stimulent les mécanismes du cerveau.
Identifiez les 4 piliers de l’apprentissage⚓
Définition : Les 4 piliers
Les capacités d’apprentissage reposent sur l’ensemble des processus mis en œuvre par le cerveau pour traiter les informations. Ces processus sont appelés des capacités cognitives. Les capacités cognitives sont regroupées en plusieurs catégories en fonction du type de processus de traitement des informations, comme la mémoire et l’engagement.
Les capacités cognitives essentielles pour apprendre ont été regroupées en 4 piliers :
La consolidation de la mémoire ;
L’attention ;
L’engagement ;
Le retour sur erreurs.
Chaque pilier peut être abordé séparément, mais ils sont étroitement liés entre eux dans le cerveau et dans les situations d’apprentissage.
Ces 4 piliers des apprentissages sont développés dans le livre "Apprendre ! Le talent des cerveaux, le défi des machines" de Stanislas Dehaene :
Directeur du centre de recherche NeuroSpin de Saclay ;
Membre de l’Académie des sciences ;
Professeur au Collège de France ;
Président du conseil scientifique de l'Éducation nationale.
Renforcez la mémoire⚓
Définition :
La mémoire est la capacité à créer des souvenirs et des connaissances, à les consolider et à les récupérer (automatiquement ou de manière volontaire).
La mémoire à long terme repose sur un ensemble de processus. Certains processus sont automatiques, et d’autres requièrent des efforts.
La plupart du temps, vous utilisez votre mémoire de manière automatique et avec peu d’effort. Il s’agit de la mémoire “implicite”. Cette mémoire est automatique et inconsciente. Elle est activée lorsque vous retenez des informations que vous ne cherchiez pas à mémoriser, ou lorsque des souvenirs surgissent spontanément sans que vous ayez fouillé dans votre mémoire.
Par exemple, vous utilisez votre mémoire implicite quand vous écoutez une chanson et que vous vous souvenez de certaines paroles, en particulier les refrains qui se répètent, même si vous n’aviez pas l’intention de les mémoriser, et même si vous n’aimez pas cette chanson.
En revanche, vous utilisez votre mémoire de manière explicite et volontaire lorsque vous réalisez des activités qui nécessitent de mémoriser de nouvelles informations, ou de récupérer des informations spécifiques stockées en mémoire.
Cette mémoire explicite est celle que vous mettez en œuvre dans les situations d’apprentissage et, plus généralement, dans toutes les situations où vous réalisez des activités pour atteindre des objectifs. Ce type de mémoire requiert des efforts, en particulier lorsque vous devez traiter beaucoup d’informations relativement complexes.
Par exemple, vous utilisez votre mémoire explicite quand vous répétez volontairement les paroles d’une chanson pour essayer de toutes les retenir… C’est particulièrement difficile pour certaines chansons avec des textes élaborés, même si on adore ces chansons.
Attention :
Ces 2 types de mémoire à long terme constituent 3 processus de traitement des informations. Ils sont mis en œuvre séquentiellement, soit de manière automatique et implicite, soit de manière contrôlée et explicite :
L’encodage : c’est l’ensemble des processus pour traiter les informations et créer des traces en mémoire. Ces processus sont mis en œuvre dans toutes les situations d’apprentissage, lorsque les apprenants traitent un contenu pédagogique pour le mémoriser ;
La consolidation : c’est l’ensemble des processus qui permettent de consolider les traces créées en mémoire. Ils sont mis en œuvre lorsque les apprenants relisent leur prise de notes ou visionnent à nouveau une vidéo pédagogique. Ils sont traités de manière automatique pendant le sommeil, notamment lorsqu’on rêve ;
La récupération : ce sont les processus qui permettent de récupérer et réactiver les traces créées en mémoire. Ils sont mis en œuvre dans les activités évaluatives comme les activités élaboratives, les études de cas ou les quiz.
Régulez l’attention⚓
L’attention est la capacité à traiter des informations spécifiques pour atteindre des objectifs, notamment pour atteindre des objectifs pédagogiques.
On distingue plusieurs types de capacités attentionnelles. La capacité à :
Soutenir la concentration ;
Focaliser l’attention sur les informations pertinentes ;
Ne pas prendre en compte les informations moins pertinentes ;
Remobiliser l’attention.
L’attention est étroitement liée à la mémoire. Elle contribue à traiter des informations de manière profonde et spécifique pour créer des souvenirs et des connaissances riches et détaillés. Plus vous êtes attentif à une information spécifique, plus vous créez des souvenirs et des traces en mémoire riches de détails
Par exemple, quand vous voulez vous souvenir des paroles d’une chanson, plus vous êtes attentif à la mélodie et à la manière d’articuler les paroles, plus vous créez des représentations riches avec des détails sur les paroles. Et mieux vous vous en souvenez !
Dans notre formation de lasagnes, l’attention a besoin d’être :
Soutenue pour réaliser la recette jusqu’au bout et ne pas commencer une autre activité en cours de route ;
Dirigée sur les ingrédients spécifiques à chaque étape de la recette pour les sélectionner et pour ne pas les mélanger tous à la fois ;
Remobilisée lorsque le téléphone a envoyé une notification, et que nous nous sommes déconcentrés un bref instant.
Mobilisez l’engagement⚓
L’engagement est la capacité à atteindre des objectifs en passant à l’action et en relevant des défis sur des temps courts et des temps longs.
L’engagement dépend de l’envie d’apprendre et de la motivation à relever des défis. La motivation est un élément clé lorsque les objectifs que vous vous êtes fixés sont difficiles à atteindre, ou qu’ils demandent du temps pour les atteindre. La confiance dans ses propres capacités joue également un rôle important pour ne pas se démotiver et pour continuer à avancer.
L'engagement est étroitement lié à l’attention et à la mémoire.
L’engagement détermine la capacité à focaliser votre attention dans les activités pédagogiques. Si les apprenants ne sont pas engagés dans les activités, leur attention décroche facilement.
L’engagement dépend également de vos capacités de mémoire, et de la confiance que vous avez en vos capacités à mémoriser. Si vous ne vous souvenez pas de ce que vous apprenez, vous vous démotivez et vous risquez de vous désengager.
Dans le cadre de notre formation de cuisine, l’engagement à court terme repose sur :
L’envie d’apprendre à réaliser de nouvelles recettes ou à utiliser de nouvelles techniques ;
La motivation à relever des défis et corriger ses erreurs quand une recette est ratée.
L'engagement à long terme consiste à reproduire la recette des lasagnes, à l’adapter ou à la réinventer, et à la faire goûter à différentes personnes pour recevoir leurs feedbacks.
Tirez parti des erreurs⚓
L’apprentissage par les erreurs est la capacité à traiter les erreurs et à les corriger de manière durable pour ne pas les reproduire.
L’apprentissage par les erreurs est plus qu’une étape inévitable dans les situations d’apprentissage. Le traitement des erreurs est un véritable mécanisme d’apprentissage. Il consiste à détecter les erreurs qui ont été commises, à les corriger et à mettre à jour la mémoire de manière durable pour ne pas les reproduire.
En d’autres termes, l’apprentissage par les erreurs ne se résume pas au droit à l’erreur ; c’est un ensemble de méthodes neuropédagogiques pour faciliter les apprentissages.
Par exemple, les feedbacks sont essentiels pour faciliter l’apprentissage par les erreurs. Ce sont les éléments de réponse fournis aux apprenants dans les activités d’évaluation, comme les quiz et les interrogations élaboratives. Nous développerons ces méthodes dans la troisième et dernière partie du cours.
L’apprentissage par les erreurs est étroitement lié à la mémoire, l’attention et l’engagement :
Au niveau de la mémoire : les erreurs sont générées lorsque l’on récupère des connaissances ou des souvenirs en mémoire de manière incomplète ou trompeuse ;
Au niveau de l’attention : détecter des erreurs requiert de focaliser l’attention sur des informations pertinentes, comme les feedbacks ;
Au niveau de l’engagement : les erreurs génèrent des émotions négatives, comme la frustration et le sentiment de manque d’efficacité personnelle, ce qui peut compromettre l’engagement dans la formation.
Dans le cadre de notre formation de cuisine, des erreurs peuvent être générées dans la préparation d’une recette en oubliant des ingrédients, des étapes clés de la préparation, ou comment utiliser certains ustensiles.
Ces erreurs peuvent être détectées grâce à des informations gustatives (le mauvais goût), visuelles (l’aspect peu attractif) ou sociales (la réaction des goûteurs). Pour corriger les erreurs, il faut soit reproduire la recette, soit l’adapter, lorsque notre niveau d’expertise nous le permet.
À vous de jouer !⚓
Comment les 4 piliers influencent-ils les apprentissages dans une formation de cuisine ?
Question⚓
À quels moments la mémoire entre en jeu dans une formation de cuisine ?
Quel est le rôle de l’attention dans une formation de cuisine ?
Qu’est-ce qui influence l’engagement dans une formation de cuisine ?
Quelles sont les situations d’apprentissage par l’erreur dans une formation de cuisine ?
Solution⚓
Proposition de réponses Les 4 piliers de l’apprentissage entrent en jeu dans une formation de cuisine à différents moments :
La mémoire | Elle intervient dans 3 étapes clés d’une formation. Lorsque les apprenants : ● découvrent et s’approprient le contenu de formation comme les ingrédients, les ustensiles de cuisine et les actions à réaliser pour préparer des lasagnes onctueuses ; ● se remémorent la recette ; ● reproduisent la recette et récupèrent activement en mémoire tous les détails pour réaliser une recette. |
L'attention | Elle joue un rôle clé lorsque les apprenants découvrent et s’approprient le contenu de la formation. Elle est stimulée : ● dès le début de la formation et de chaque nouvelle partie ; ● chaque fois qu’une information clé est fournie ; ● chaque fois qu’une information non pertinente est susceptible de perturber l’attention. |
L'engagement | Il entre en jeu dès le début d’une formation de cuisine et il évolue à plusieurs moments : ● au début de la formation, l’engagement est influencé par l’envie d’apprendre à réaliser une recette, la motivation à explorer de nouvelles techniques et à les tester ; ● tout au long de la formation, l’engagement est influencé par les activités et les expériences qui sont vécues, notamment par les efforts fournis pour réaliser des activités d’évaluation formative ; ● à la fin de la formation et de toutes les activités, l’engagement est influencé par les résultats obtenus et le fait que lasagnes soient onctueuses, par les feedbacks obtenus et le fait que les lasagnes soient appréciées par les convives, par les récompenses obtenues et le fait de valider les compétences dans la préparation de lasagnes onctueuses. |
L'apprentissage par l'erreur | Il intervient lorsque les apprenants détectent une erreur qu’ils ont faite dans la préparation de la recette, ou lorsqu’ils constatent que la recette est ratée. C’est aussi le cas lorsqu’ils réalisent une activité d’évaluation sur la recette et qu’ils détectent des erreurs qu’ils ont produites, grâce aux feedbacks qui leur sont fournis. |
Rappel : En résumé
Les capacités d’apprentissage reposent sur des capacités cognitives qui peuvent être regroupées en 4 piliers :
La mémoire repose sur un ensemble de capacités à créer, consolider et récupérer des connaissances et des souvenirs ;
L’attention est un ensemble de capacités à soutenir, focaliser et remobiliser l’attention sur des activités et des informations ;
L’engagement est la capacité à atteindre des objectifs en passant à l’action et en relevant des défis ;
L’apprentissage par les erreurs est la capacité à traiter les erreurs et à les corriger de manière durable.
Je vous propose, dans le chapitre suivant, d’entrer dans la mécanique du cerveau. Vous allez pouvoir faire le lien entre ce que vous avez appris jusqu’à présent et ce qu’il se passe dans votre cerveau !
Découvrez les essentiels sur l’organisation du cerveau⚓
À votre avis, pourquoi la neuropédagogie est-elle efficace pour créer des formations stimulantes ? Parce qu’elle propose des méthodes qui ont été élaborées à partir des avancées neuroscientifiques pour activer les mécanismes d’apprentissage du cerveau.
Identifiez les différentes parties du cerveau
"Connais-toi toi-même” !
Vous connaissez cette très ancienne maxime de Socrate sur la sagesse. Ici, on vous propose de découvrir l’organe qui vous permet d’interagir avec l’environnement et avec le reste de votre corps, le cerveau.
Le cerveau est un organe qui vous permet de vous adapter à l’environnement en prenant conscience de votre corps, et en le contrôlant pour percevoir et agir dans l’environnement.
Le cerveau est le prolongement de la moelle épinière dans la colonne vertébrale. De manière schématique, il se compose de 2 grandes parties dont les mécanismes sont essentiels aux apprentissages dans les formations :
Le cortex ;
Le système limbique.
Quand les formations sont conçues en se centrant sur les capacités d’apprentissage, les apprenants ont plus de chances d’actionner les différentes parties de leur cerveau de manière coordonnée. Cela facilite leurs apprentissages.
En revanche, si les formations ne sont pas centrées sur les capacités des apprenants, ceux-ci risquent d’actionner les différentes parties du cerveau de manière plus chaotique. Comme vous pouvez vous en douter, cela va entraver leurs apprentissages. C’est ce que vous allez découvrir dans la partie suivante.
Découvrez le cortex⚓
Il s’agit de la couche corticale du cerveau, c'est-à-dire la partie la plus en surface du cerveau, sous le crâne. Le cortex met en œuvre des mécanismes pour percevoir et agir dans l’environnement, soit de manière automatique, soit de manière contrôlée.
On distingue 2 grandes parties du cortex :
Le cortex frontal est dédié à l’exécution des actions : il se situe à l’avant du cerveau. Le cortex s’active pour organiser et planifier les actions, des plus simples aux plus complexes ;
Le cortex postérieur correspond à toutes les autres régions du cortex situées à l’arrière du cortex. Il est dédié à la perception de l’environnement : il s’active pour intégrer et associer les informations perçues avec différentes modalités (visuelles, auditives, tactiles, olfactives).
Le cortex est activé pour soutenir chacun des 4 piliers de l’apprentissage :
L’attention : le cortex traite les informations dans l’environnement, en maintenant la concentration et en dirigeant l’attention sur des informations plus ou moins pertinentes pour réaliser une tâche ;
La mémoire : le cortex traite les informations dans l’environnement de la manière la plus profonde et spécifique possible, pour créer des traces riches et détaillées en mémoire ;
L’engagement : le cortex traite les informations pour réguler la motivation sur le court terme, et atteindre des objectifs plus difficiles sur le long terme ;
Les apprentissages par l’erreur : le cortex traite les informations dans l’environnement pour détecter et corriger les erreurs.
Découvrez le système limbique⚓
Le système limbique correspond à l’ensemble des structures cérébrales situées dans la région médiane et profonde du cerveau. Il est recouvert par le cortex et il fonctionne constamment avec le cortex.
Le système limbique est associé à la mémoire et aux émotions. Ainsi il contribue au traitement d’informations en générant des émotions négatives ou positives. L’engagement, l’apprentissage par les erreurs, et ponctuellement l’attention, génèrent par exemple des émotions.
La mémoire : le centre de la mémoire se situe dans le système limbique, dans chaque hémisphère. Son nom scientifique est “l’hippocampe”. Il est activé dans tous les processus de la mémoire pour créer, consolider et récupérer les traces qui représentent des connaissances et des souvenirs ;
L’engagement : le système limbique comprend un ensemble de régions qui sont innervées de cellules dopaminergiques, c’est-à-dire de cellules qui produisent la dopamine. La dopamine joue un rôle clé dans l’engagement à court terme : elle contribue à générer des prédictions sur de futures récompenses, notamment pour anticiper le plaisir ;
Les apprentissages par l’erreur : le centre de la mémoire, situé au cœur du système limbique, contribue aux apprentissages par l’erreur en consolidant les connaissances en fonction des feedbacks et des récompenses obtenus ;
L’attention : le système limbique participe au système d’alerte, avec des réactions émotionnelles comme la surprise, pour remobiliser l’attention. Toutefois, il ne joue pas un rôle clé dans l’attention pour réaliser des activités et atteindre des objectifs dans les situations d’apprentissage.
Rappel : En résumé
Schématiquement, le cerveau se compose de 2 grandes parties qui jouent un rôle clé dans les capacités d’apprentissage.
Le cortex (la couche corticale du cerveau) joue un rôle clé pour exécuter des actions et percevoir l’environnement. Il est impliqué dans la mémoire, l’attention, l’engagement et l’apprentissage par les erreurs.
Le système limbique (au centre du cerveau) joue un rôle clé dans la mémoire et dans le traitement des émotions générées par l’engagement, l’apprentissage par erreur et ponctuellement l’attention.
Dans les 2 prochaines parties du cours, vous allez apprendre à aider vos apprenants à actionner leur cortex et leur système limbique de manière coordonnée pendant vos formations, pour faciliter leurs apprentissages.
Mais avant de commencer à créer votre formation stimulante, faites un petit récapitulatif des essentiels sur la neuropédagogie, avec ce quiz.
Quiz⚓
Facilitez l'encodage profond des connaissances en mémoire⚓
Dans le domaine de la cuisine, savez-vous ce que c'est « cuire à l'anglaise » ?
Non ? Cela consiste à cuire quelque chose dans l'eau bouillante salée. Si vous ne le saviez pas, vous voilà potentiellement largué dans une formation de cuisine où vous allez vite être débordé par le contenu pédagogique.
Mais dans une formation, comment éviter de saturer nos apprenants dans leur capacité à traiter de nouvelles informations ?
En tant que formateur, nous sommes confrontés à la malédiction de la connaissance. Nous sommes victimes de notre propre illusion selon laquelle nous pouvons transmettre toute notre expertise, et que les apprenants vont tout comprendre et mémoriser.
La malédiction de la connaissance est un biais cognitif qui survient lorsqu'une personne communique avec d'autres personnes, et suppose inconsciemment que les autres peuvent comprendre tout ce qu’on leur dit.
Dans une situation d'apprentissage, la malédiction de la connaissance pousse les experts à adopter des approches pédagogiques centrées sur les expertises, plutôt qu'une approche centrée sur les apprenants et leur capacité pédagogiques.
Par exemple nous avons du mal à enseigner à des novices car nous ne nous souvenons plus, ou difficilement des difficultés que nous avons éprouvées lorsque nous étions nous-même débutants.
Typiquement, nous simplifions les contenus de formation en les tronquant et en faisant l'impasse sur certaines notions. Cela révèle encore une approche centrée sur les expertises.
Alors que selon une approche centrée sur les capacités d'apprentissage, simplifier le contenu consiste surtout à le rendre plus digeste pour le cerveau, et plus mémorable pour les apprenants.
Exemple :
Pour expliquer comment préparer la sauce béchamel, indispensable au plat de lasagnes, un chef cuisinier pourra utiliser l’expression jargonneuse : “Prenez une maryse pour travailler le beurre en pommade". Cela signifie : prendre une spatule pour malaxer et ramollir le beurre.
Si les apprenants commencent à se sentir perdus à cause d’informations peu familières, leur sauce béchamel risque de se figer ou de faire des grumeaux.
Pour simplifier le contenu pédagogique, le chef cuisinier est susceptible de conseiller aux apprenants d’acheter la sauce béchamel ou la sauce tomate déjà préparée dans le commerce. Et voilà comment une étape clé de l’apprentissage peut être tronquée !
Stimulez l'encodage profond des informations⚓
Les souvenirs et les connaissances acquis dans les situations d'apprentissage sont représentés dans le cerveau par des traces créées en mémoire.
Ces mécanismes du cerveau s'appellent l'encodage des information. L'encodage consiste à traiter les informations pour créer des traces en mémoire. Plus l'encodage est profond, plus les traces en mémoire sont riches en détails, et plus elles peuvent être réactivées par la suite.
Comment structurer le contenu pédagogique pour stimuler l'encodage profond ?
Comment aider les apprenants à créer des traces fortes en mémoire ?
Les méthodes pour stimuler l’encodage profond peuvent être appliquées dans toutes les situations d’apprentissage où il y a du contenu pédagogique à fournir aux apprenants : les cours, les capsules vidéo, des livrets, des fiches récapitulatives, et même les instructions des activités pédagogiques.
Ces méthodes neuropédagogiques sont indispensables pour appliquer la pédagogie descendante, en particulier pour les experts qui transmettent du contenu pédagogique dense.
Mettez-vous un instant à la place des apprenants dans une formation de cuisine sur la préparation des lasagnes.
À votre avis, à quel moment les apprenants sont-ils susceptibles de se sentir surchargés par de nouvelles informations ? Au début, au milieu ou à la fin de la formation ? À quel(s) moment(s) leur attention est-elle susceptible de décrocher ?
La mémoire de travail peut être saturée, et l’attention est susceptible de décrocher à tout moment.
Dès le début d’une formation, la mémoire de travail peut saturer en découvrant le plan détaillé de la formation et un nombre important d'informations avec lesquelles les apprenants ne sont pas familiers. Par exemple, dans la formation de cuisine, les apprenants peuvent se sentir surchargés par une longue liste d'ingrédients et par les multiples quantités.
Pendant la formation : la mémoire de travail peut saturer si les apprenants réalisent plusieurs activités en parallèle, comme écouter l’expert, prendre des notes, identifier les informations clés et faire des liens entre les informations. Et, parfois, les apprenants enchaînent l’exécution de plusieurs étapes de la recette relativement complexes.
Lorsque la mémoire de travail est effectivement saturée :
Au début de la formation, les apprenants peuvent ne pas avoir fait attention aux objectifs de la formation. Par exemple, dans la formation de cuisine, ils peuvent ne pas avoir fait attention aux 4 techniques clés qui vont leur permettre de préparer des lasagnes onctueuses.
Pendant la formation, les apprenants seront davantage sensibles aux distracteurs. Par exemple, ils seront davantage susceptibles de répondre aux sollicitations et aux notifications qu’ils reçoivent sur leur téléphone.
Par contre, à la fin d’une formation, la mémoire de travail ne sera pas nécessairement davantage saturée en observant le résultat. Il s’agira plutôt d’une information qui générera une émotion, plaisante ou déplaisante, qui renforcera les apprentissages.
Rappel : En résumé
En tant que formateurs ou concepteurs, nous sommes victimes de la “malédiction des connaissances”, et nous créons des formations centrées sur notre expertise.
Les apprentissages sont facilités par la stimulation de l’encodage profond.
Les méthodes neuropédagogiques vous aident à structurer votre contenu pédagogique pour stimuler l’encodage profond.
Régulez les capacités à traiter des informations⚓
Évitez la surcharge d’informations dès le départ⚓
Fournissez-vous le plan de la formation au début de la formation ? Si oui, pourquoi ? Pour que les apprenants sachent où ils vont, et puissent anticiper les différentes phases d’apprentissage… Mais peuvent-ils vraiment retenir toutes les étapes avant même d’avoir commencé ?
Souvent dans les premières minutes d’une formation, nous fournissons le plan du cours. Parfois ce plan est très détaillé : nous présentons les titres de l’ensemble des principales parties et des sous-parties, et les titres présentent eux-mêmes des concepts clés.
Du point de vue des apprenants, ce type de plan amène une quantité considérable d’informations nouvelles à traiter. Cela peut leur donner l’impression que la formation sera très riche, mais aussi très dense. Résultat, nous venons de saturer leurs capacités à traiter de nouvelles informations dès le début de la formation.
Quasiment toutes les formations de cuisine commencent avec la liste exhaustive des ingrédients et leurs différentes quantités. Cela a le mérite de pousser les apprenants à vérifier qu’ils disposent de tous les ingrédients nécessaires avant de commencer.
Par contre, les apprenants vont traiter un ensemble d’informations spécifiques dès le début de la formation, alors qu’ils n’utiliseront ces informations qu’à des étapes bien plus avancées de la formation.
Résultat :
Les apprenants n’encodent pas ces informations en profondeur ;
Ils risquent d’oublier plus facilement la liste de tous les ingrédients ultérieurement.
Régulez les limites de la mémoire de travail de vos apprenants⚓
La mémoire de travail est l’ensemble des processus pour manipuler des informations afin d’exécuter des activités et atteindre des objectifs.
Les informations à manipuler peuvent être nouvelles, ou familières et déjà maîtrisées. Les informations peuvent également être présentées dans différentes modalités : visuelles, auditives, tactiles ou même olfactives.
Comme vous allez le voir, la mémoire de travail est puissante pour structurer les informations. En revanche, elle est très limitée sur le nombre d’informations qu’elle peut manipuler à un moment donné.
Lien entre mémoire de travail et mémoire à long terme
Vous allez apprendre à structurer votre contenu pédagogique pour aider les apprenants à réguler leur mémoire de travail.
Plus spécifiquement, découvrez dès à présent 2 méthodes neuropédagogiques :
Adoptez la règle d’or du nombre 4 pour structurer un grand nombre d’informations ;
Hiérarchisez le contenu pour structurer les informations simples et complexes.
Adoptez la règle d’or du nombre 4⚓
Le nombre d’or 4 reflète la limite de la mémoire de travail pour manipuler et combiner des informations entre elles.
La mémoire de travail est limitée : elle peut traiter simultanément jusqu’à 4 informations lorsque l’on réalise une tâche complexe qui nécessite de créer des liens entre les informations. Au-delà de 4 informations, le cerveau met en place des mécanismes d’encodage plus élaborés pour gérer la limite de la mémoire de travail.
Nous utilisons la mémoire de travail à chaque instant pour exécuter n’importe quelle activité. Par exemple, prendre des notes en même temps que nous écoutons quelqu’un ou lisons un article.
Exemple : Comment faites-vous pour retenir un numéro de téléphone le temps de mettre la main sur votre téléphone et de l’allumer ?
Pour composer un numéro de téléphone sur un clavier, nous répétons en boucle les 4 derniers nombres du numéro de téléphone le temps de les pianoter. Le premier nombre est un préfixe comme le 06 ou le 01 ; nous mobilisons nos connaissances sur les préfixes pour éviter d’avoir à traiter ce nombre en mémoire de travail.
Méthode : Comment éviter, de manière générale, la surcharge d’informations ?
Adoptez les bonnes pratiques
Identifiez les 3 à 5 objectifs pédagogiques ou les 3 à 5 compétences clés que vous souhaitez développer dans votre formation.
Identifiez les 3 à 5 situations d’apprentissage que vous voulez faire expérimenter à vos apprenants.
Identifiez les 3 à 5 mots clés ou concepts clés que vos apprenants doivent absolument retenir dans une section.
Identifiez les 3 à 5 actions que vos apprenants doivent exécuter pour réaliser une activité et atteindre un objectif.
Présentez des groupes de 4 informations max (plus ou moins 1 information) dans chaque section et chaque sous-section.
Créez autant de groupes de 4 informations max (plus ou moins 1 information) que nécessaire pour présenter toutes les informations.
Évitez de présenter plus de 5 informations simultanément, pour donner l’opportunité aux apprenants de manipuler spécifiquement ces informations et de faire des liens entre elles.
Quels pourraient être les 4 objectifs pédagogiques de votre formation sur la préparation des lasagnes à la bolognaise onctueuses ?
Adoptez la règle d’or du chiffre 4 Rappel de l’activité
Quels pourraient être les 4 objectifs pédagogiques de votre formation sur la préparation des lasagnes à la bolognaise onctueuses ?
Proposition de réponse Cette activité a pour objectif de commencer à appliquer la règle du chiffre 4 à votre projet de formation sur la préparation des lasagnes onctueuses.
Voici une proposition de 4 objectifs qui vont constituer les 4 parties de la formation :
● apprendre à cuisiner une sauce béchamel ;
● apprendre à saisir une viande à la poêle ;
● apprendre à cuisiner une sauce bolognaise ;
● apprendre à monter et à cuire les lasagnes. De votre côté, vous aviez peut-être identifié 4 autres objectifs, et vos réponses étaient probablement tout autant pertinentes.
Ce ne sont que mes propositions ici. Pour la suite des activités, nous continuerons avec ces objectifs.
Complément : A vous de jouer !
Quels pourraient être les 4 objectifs pédagogiques de votre formation sur la préparation des lasagnes à la bolognaise onctueuses ? Listez-les.
Proposition de réponse Cette activité a pour objectif de commencer à appliquer la règle du chiffre 4 à votre projet de formation sur la préparation des lasagnes onctueuses.
Voici une proposition de 4 objectifs qui vont constituer les 4 parties de la formation :
● apprendre à cuisiner une sauce béchamel ;
● apprendre à saisir une viande à la poêle ;
● apprendre à cuisiner une sauce bolognaise ;
● apprendre à monter et à cuire les lasagnes. De votre côté, vous aviez peut-être identifié 4 autres objectifs, et vos réponses étaient probablement tout autant pertinentes.
Ce ne sont que mes propositions ici.
Pour la suite des activités, nous continuerons avec ces objectifs.
Hiérarchisez les informations pour gérer la complexité de votre contenu⚓
Exemple :
Rappelez-vous quand vous changez de téléphone portable. Dans ce genre de situation, nous apprenons extrêmement vite comment utiliser notre nouveau téléphone.
Comment faisons-nous pour apprendre aussi vite ?
Au-delà de la simplicité apparente de l’utilisation d’un téléphone, notre cerveau doit quand même traiter un nombre considérable d’informations pour tirer rapidement profit du téléphone, et ne pas s’énerver face à la première difficulté. En fait, le cerveau utilise des stratégies de manière automatique pour structurer les informations et apprendre très vite.
La stratégie de hiérarchisation consiste à créer des groupes d’informations en fonction de leur caractère abstrait ou concret. Chaque groupe inclut une information abstraite et quelques informations concrètes.
Les niveaux les plus abstraits correspondent aux sous-objectifs ou aux compétences clés ; ce sont les principales parties de votre formation. Ce niveau d’information est abstrait, car les apprenants ne savent pas encore comment ils vont atteindre ces objectifs et ces sous-objectifs. Ils ne disposent pas encore d’informations concrètes sur ce qu’ils vont apprendre. Par exemple, l’un des sous-objectifs de ce cours est d’apprendre à structurer le contenu de formation pour stimuler la mémoire de travail. Jusque-là tout va bien, mais vous ne savez pas encore comment faire concrètement ;
Les niveaux les plus concrets sont les définitions, les situations d’apprentissage, les outils, les actions, etc. ; ce sont les sections de chaque partie. Les informations concrètes sont les éléments d’information qui permettent d’atteindre chaque sous-objectif de manière plus concrète. Par exemple, dans cette partie du cours, vous venez de découvrir 2 méthodes pour atteindre le premier sous-objectif : créer des groupes de 4 informations (la règle d’or du nombre 4), et hiérarchiser vos informations pour structurer votre contenu et le rendre mémorable. Ces méthodes, les bonnes pratiques pour appliquer chaque méthode, et les exemples, sont des informations de plus en plus concrètes.
Résultat, en appliquant cette méthode, les apprenants organisent les informations dans leur cerveau comme un arbre hiérarchique : chaque branche de l’arbre représente un groupe d’informations abstraites, et chaque branche se ramifie en des branches et des feuilles de plus en plus concrètes.
Par exemple, lorsque vous changez de téléphone portable, vous devez vous adapter et apprendre à utiliser le nouveau téléphone. Au moment d’utiliser votre nouveau téléphone, l’un de vos objectifs pourrait être de composer un numéro de téléphone. Le type de téléphone est déjà une information plus concrète pour atteindre votre objectif, mais vous devez encore réaliser une série d’actions, et savoir sur quelle touche spécifique vous devez appuyer. Dans cet exemple, les touches sur lesquelles vous appuyez représentent le niveau des informations plus concrètes.
Quelles sont les bonnes pratiques pour hiérarchiser l’information ?
Utilisez un arbre hiérarchique pour structurer les informations :
chaque niveau de l’arbre hiérarchique n’inclut pas plus de 4 (plus ou moins 1) informations ;
créez autant de sous-groupes et de niveaux hiérarchiques que nécessaire pour structurer toutes les informations que vous devez transmettre dans la formation.
Organisez le contenu de chaque partie de la formation et créez plusieurs sections :
pour chaque objectif pédagogique ou pour chaque situation d’apprentissage, identifiez quels sont les outils et le matériel que les apprenants vont traiter et manipuler, ainsi que les actions qu’ils vont exécuter ;
organisez les informations que vous avez identifiées en des groupes de 4 (plus ou moins 1) informations, des plus abstraites aux plus concrètes. Chaque groupe d’informations constitue une section ou une sous-section.
Créez les différentes parties d’une formation : identifiez les 4 (plus ou moins 1) objectifs pédagogiques ou situations d’apprentissage de votre formation ; ces objectifs et ces situations constituent chaque partie de la formation.
Complément : A vous de jouer !
Dans votre projet de formation de cuisine, vous avez précédemment identifié les 4 objectifs pédagogiques de la formation sur la préparation des lasagnes à la bolognaise onctueuses. Reprenez-les.
Admettons que pour l’objectif n°1 “Apprendre à cuisiner une sauce béchamel”, vous décidiez de présenter la catégorie “Ingrédients”. Mais cette catégorie inclut plus de 4 ingrédients :
Lait entier : 1 L
Beurre doux : 100 g
Farine de blé : 100 g
Parmigiano reggiano râpé : 100 g
Eau : 50 cl
Sel fin : 6 pincée(s)
Moulin à poivre : 6 tour(s)
Huile d'olive : 5 cl
Comment pourriez-vous présenter cette catégorie “Ingrédients” pour qu’elle respecte la règle d’or du nombre 4 ?
Proposition de réponse La solution est de regrouper les ingrédients en 2 groupes incluant (plus ou moins 1) 4 informations. Pour définir ces 2 groupes, vous pouviez utiliser n’importe quelle catégorie qui vous semblait pertinente pour atteindre l’objectif de cette partie de la formation. À titre d’exemple et pour la suite de notre formation, nous vous proposons les 2 groupes d’ingrédients suivants, représentés dans un petit arbre hiérarchique :
Rappel : En résumé
Évitez de saturer les capacités à traiter de nouvelles informations.
La mémoire de travail représente la capacité à traiter et manipuler les informations pour réaliser une activité et atteindre des objectifs.
Présentez des groupes de 4 informations (plus ou moins 1 information) dans chaque section et chaque sous-section.
Hiérarchisez les informations en créant des groupes avec une information abstraite et des informations plus concrètes.
Maintenant que vous avez structuré votre contenu de formation pour stimuler la mémoire de travail, vous allez le peaufiner pour guider l’attention des apprenants pendant la présentation de votre contenu.
Stimulez l'attention de vos apprenants⚓
Ne laissez pas l'attention des apprenants divaguer⚓
Pensez-vous que l’attention peut être soutenue 2 minutes, 10 minutes, 20 minutes, ou plus ? Vous pensez peut-être que ça dépend des éléments perturbateurs qui viennent court-circuiter l’attention à tout bout de champ, comme les notifications des téléphones portables ?
En fait, les capacités d’attention dépendent de plusieurs éléments :
Les objectifs que l’on souhaite atteindre ;
La complexité des informations que l’on traite ;
La manière avec laquelle les informations sont présentées.
Lorsque les apprenants ne savent pas quelles sont les informations les plus importantes et pertinentes, ils ne savent pas où porter leur attention, et leur attention s’éparpille.
Les supports visuels peuvent aider à soutenir et à guider leur attention. Mais si les supports visuels sont surchargés ou mal structurés, les apprenants perdent du temps à faire le lien entre ce qu’ils entendent et ce qu’ils voient.
Soyez vigilant sur votre manière de présenter le contenu pédagogique, pour aider vos apprenants à ne pas disperser sans cesse leur attention.
Attention : Guidez l’attention des apprenants pour atteindre leurs objectifs pédagogiques
Dans ce chapitre, découvrez dès à présent comment utiliser 4 méthodes pour stimuler chaque type de capacité d’attention :
Soutenir leur attention ;
Diriger l’attention sur les informations les plus pertinentes ;
Inhiber l’attention sur les informations les moins pertinentes ;
Remobiliser l’attention.
Aidez vos apprenants à soutenir leur attention
L’attention soutenue est la capacité à maintenir la concentration pour réaliser une activité et atteindre un objectif. On l’appelle communément la capacité de concentration.
Les capacités de concentration varient beaucoup en fonction du type d’activité. On dit souvent que l’attention ne peut pas être soutenue pendant plus de 20 minutes. C’est faux ! Les capacités à soutenir l’attention dépendent surtout des objectifs que l’on souhaite atteindre, du type d’activité et de la complexité de l’ensemble des informations qu’il faut manipuler.
Par exemple, l’attention peut être soutenue pendant plusieurs dizaines de minutes pour regarder un film captivant ou pour lire un livre passionnant. Dans ce cas de figure, les activités à réaliser requièrent peu d’efforts, et l’ensemble des informations est bien structuré grâce à plusieurs techniques de scénarisation.
En revanche, l’attention peut décrocher facilement dans les situations d’apprentissage si le contenu n’est pas optimisé pour soutenir l’attention.
Méthode : Quelles sont les bonnes pratiques pour favoriser la concentration ?
Structurer le contenu
Annoncez dès le début de la formation :
un objectif à atteindre ou un problème à résoudre ;
la solution et les sous-objectifs (4 maximum) pour développer la solution.
Dans chaque partie de la formation :
rappelez le sous-objectif à atteindre dans chaque partie ;
présentez un seul problème à résoudre à la fois ;
présentez une seule solution à la fois pour résoudre chaque problème.
Évitez de :
changer d’objectif en cours de route ;
présenter plusieurs problèmes à la fois.
Structurer le support visuel
Dédiez des diapositives à différents types d’informations : l’objectif, le problème, la solution et les sous-objectifs.
Dans chaque partie de la formation :
créez des titres et sous-titres uniques à chaque diapositive ;
utilisez une seule et même couleur pour présenter les titres et sous-titres de toutes les diapositives relatives à un objectif, à un problème ou à une solution ;
évitez de changer de couleur à chaque diapositive, ou de combiner plusieurs couleurs dans une même diapositive.